Ayé! Je l'ai vu.
J'eûs aimé convier chacune et chacun à aller voir le gros Gorille sur grand écran. Hélas, ce métrage n'est pas fait pour plaire à tout le monde. Personnellement j'y ai trouvé mon compte, plus que largement. Ma douce en revanche s'est ennuyée, et en est ressortie toute colère et désappointée, elle qui avait, comme moi, rêvé devant la trilogie du seigneur des anneaux.
King-Kong, c'est du brut, une ambiance, trois heures pour un scénario datant des années trente. Je reconnais que, hélas, Peter Jackson n'a pas suffisemment abouti son film. Certaines scènes se perdent en longueurs, d'autres trouvent mal leur place. Qu'importe! On l'aime ce Gorille, roi d'un enfer vert et dernier de sa lignée, étonnemment animal et pourtant mélancolique comme au crépuscule des temps. La dynamique du singe est inouïe. Nous sommes loin des mouvements ultra-lents de la bête dans les opus précédents. Ici Kong revêt toute sa puissance, animale et fluide.
Et puis, toujours cette fin si amère, comme le testament d'un monde chimèrique qui prend fin avec le XXéme siècle. L'enfer des hommes dits civilisés devient tout à coup plus néfaste encore que la sauvagerie naturelle dénuée de peur et de haine. Comme si la loi, l'ordre et le confort représentaient une chappe plus lourde que trois T-Rex affamés et retors.
Mais pourquoi faut-il le tuer, lui qui n'a même pas demandé à venir?