Moi, Peter SellersComédie dramatique / biographie américaine (2003) de Stephen Hopkins
Avec Geoffrey Rush, Charlize Theron, Emily Watson...
Durée : 2h 08min
Titre original : The Life and death of Peter Sellers
Moi, Peter Sellers (sorti sur les écrans français le 17 /11 / 2004) retrace la vie et la carrière de l'un des plus grands acteurs britanniques,
Peter Sellers et est adapté du roman homonyme de
Roger Lewis.
Ce film, grand oublié du dernier
Festival de Cannes (2004), est une merveille comme on en fait peu.
Geoffey Rush (que l'on connait notamment pour sa prestation ahurissante dans
Shine) est littéralement habité par le corps et l'âme de Sellers et y livre une interprétation hallucinante tant au niveau du respect du jeu de
Sellers (sa façon de marcher, de jouer, de parler, etc...) que du respect de l'homme tout court. On sent une profonde passion dans les gestes de
Rush, un amour inconditionnel du bonhomme. C'est beau et émouvant.
La mise en scène grouille d'idées tantôt poétiques, tantôt délirantes. La rencontre avec
Stanley Kubrick (interprété par
Stanley Tucci) est hillarante et le traitement de la relation à la fois tumulteuse et passionnelle qu'entretenaient
Peter Sellers et
Blake Edwards (
John Lithgow) tient du miracle. Pas de grandiloquence, ni de pathos. Tout est traité avec beaucoup de retenue, d'humour et de lyrisme. La poésie arrive toujours de là où on l'attend le moins. On en pleurerait tellement c'est émouvant...
Peter Sellers, dans sa schizophrénie, ses déboires amoureux et ses égarements a vécu sa vie comme on vit une maladie avec tout ce que cela comporte de douleurs intolérables, de descente aux enfers, de peur, mais aussi de brefs instants de joie, de répit entre deux crises.
Etouffé par une mère envahissante, totalement puéril, débordant de passions inasouvies (son amour unilatéral pour
Sophia Loren...),
Peter Sellers ne fut jamais satisfait par sa carrière, ses rôles comiques et a toujours nié le génie qui semblait l'habiter dans ses interprétations renversantes (Clouseau, etc...).
Sellers voulait jouer des drames.
L'on comprend alors enfin toute l'importance qu'il pouvait donner à la mise en chantier de ce qu'il considérait comme le plus grand rôle de sa vie :
Chance Gardener, le jardinier à l'esprit simple et modelable du film
Bienvenue Mister Chance a n'en point douter le plus beau film et surtout le plus émouvant de toute sa carrière où, d'une certaine façon,
Sellers y interprète son propre rôle.
IMDb
Festival de Cannes