Nos amis les gens...

Penser par soi-même, ça a l'air si simple pourtant, mais dans certaine condition on s'aperçoit que non.
Dans un restaurant le truc dont on s'aperçoit très vite c'est que la plus part des clients ne vous voient pas, ils voient une machine à servir, c'est tout. La chosification chère aux tueurs en série est faite presque naturellement. Il suffit que le serveur ou la serveuse se plante et ça peut tourner vinaigre façon 19ème.

Dans un hotel c'est aussi surprenant, 20 fois par semaine on me demande où se trouve l'ascenceur, géographiquement, il est devant la réception, donc pour le rater... (quand ils posent la question, et ne se mettent pas à errer dans tous les rez-de-chaussé pour trouver un ascenceur qui est devant eux) Pour sortir et pour entrer les gens essayent systématiquement touts les poignets de portes... oui pas les portes, non, les poignets, celle de la porte fenètre, celle de la porte de secours, et celle par laquelle ils sont entré une 1er fois. Et là tout de suite j'ai la vieille importante qui se la raconte, madame est choquée parce que on a oublié de raccrocher son téléphone (oui je sais, elle aurait pu le voir elle-même et remettre le tel en place, mais non, son cerveau est au repos et la chaise à porteur jamais loin) et qui le prend de haut parce qu'il n'y a pas de petits papiers pour indiquer comment faire fonctionner le téléphone, et quand je lui fait remarquer que le mieux c'est de poser des questions... crime de lèse majesté...
Je peux aussi parler des gens qui reste sans un mot devant la réception en attendant que je les remarque, ou ceux qui m'appel pour faire : "bonjour monsieur machin de la société truc, j'appel pour une réservation"... et après ça un long silence, ou mieux qui m'explique toute la nature de leur réservation, tout.... et ça peut durer... sans une seconde me donner les dates. Ou, aussi fort, le mec qui m'envoie un mail par question, donc une douzaine de mail... avant de choisir de ne pas prendre la chambre*

Alors quand on me dit que les gens devraient penser par eux même ou qu'on s'ettone qu'il y ait une tel foule pour regarder le 13h de Pernot ou TF1, bin franchement là ça me surprend beaucoup moins.



* et derrière j'ai ma chef qui m'engueule parce que c'est de ma faute, ou qui m'explique comment je dois expliquer à tel client qu'on devra le changer de chambre... à force de ne fréquenter que des clients qui ont laissé leur cerveau derrière, elle semble être persuadée d'être la seule à en posséder un... malheureusement....

Et j'ai été confronté également à ce drôle d'être qu'est le client. En bon équipier logistique tu mets en rayon les produits qu'on t'a confié lorsque une présence se fait sentir. Tu observes du coin de l'oeil et que vois-tu? Un client qui, droit comme un piquet, attend le moment fatidique où tu vas relever la tête pour enfin t'adresser la parole.
Alors, en joueur devant l'éternel, je me suis amusé à maintes reprises à tester leur patience, qui varie selon les clients.
En fait, les gens aiment se faire assister et la maxime "le lient est roi" n'aide pas à améliorer les choses. Le client préférant, sur ce postulat, profiter de sa position "privilégiée".

redux a écrit:

En bon équipier logistique tu mets en rayon les produits qu'on t'a confié lorsque une présence se fait sentir. Tu observes du coin de l'oeil et que vois-tu? Un client qui, droit comme un piquet, attend le moment fatidique où tu vas relever la tête pour enfin t'adresser la parole.
Alors, en joueur devant l'éternel, je me suis amusé à maintes reprises à tester leur patience, qui varie selon les clients.

Moi aussi je teste la patience des gens . Parfois, même, je réponds tout simplement "Bonjour mr/mme" et j'attends. La personne en question me repose sa question et moi : "Bonjour mr/mme" . Plusieurs cas de figure :
- le client en question s'excuse en souriant et me dit bonjour (1 fois / 100.
- le client repose sa question, encore et encore... et repart vexé !

Je connais bien ce genre de problèmes. En plus, le slogan de ma boite c'est "un client c'est sacré", je ne vous dit l'ampleur que cela peut avoir dans l'esprit du client (l'esprit du client ? excuse-moi, je voulais dire la tête creuse), et surtout les désastres qui en résultent.

On me roule sur le pied avec un caddie, la personne ne se retourne pas et j'hurle : "c'est pas grave, j'en ai un autre de pied !". Et là, aucune réaction. Le vide. Le client, c'est vrai, ne voit pas. Tu es invisible, insignifiant, tu fais parti du décors, des meubles frigorifiques. Le pire c'est que dans ces cas là tu ne peux rien faire car de toute façon, tu n'existes pas.

Un matin, une cliente fais tomber un haricot vert et me dit : "C'est dangereux, vous devriez le ramasser." Je lui réponds simplement : "Mais je vous en prie faites." Et là, grosse colère, va se plaindre à la direction, etc...

J'ai également proposé un jour à un client qui prétendait que je n'allais pas assez vite de me faire greffer un de ces bras. Des cas comme ça, j'en ai à la pelle, tous les jours. Le pire étant celui qui, comme l'a fait remarqué Mr Meuh, demande un truc évident. Blasé, tu lui réponds gentiment et là, tu le vois errer 2 h dans la magasin à la recherche de sa plaquette de beurre. Après il revient t'engueuler parce qu'il n' a pas trouvé. C'est à toi petit employé et bon soldat à aller lui remplir son panier, peut-être aussi le coffre de sa voiture, son frigo, lui préparer sa bouffe ? Ou cela va-t-il s'arrêter ?

Le genre-client ne pense pas, ne voit pas, ne regarde pas, il achète et consomme. Point. J'ai longtemps pensé que la métaphore du zombie dans le centre commercial était une parodie, un symbole satirique de la société de consommation. Non, c'est la vrai vie. C'est pour ça que je dis toujours bonjour, s'il vous plaît, merci. Au boulot, aucun client ne me dis jamais bonjour avant de me demander un renseignement, et c'est ce qui, par dessus tout, me rend très triste.